Retrait de permis pour excès de vitesse : tout ce que vous devez savoir

Publié le: 08/11/2023 | Modifié le: 13/10/2023

Commettre un excès de vitesse est une des infractions entrainant des sanctions conséquentes pour l’automobiliste : au minimum une contravention et un retrait de points sur le permis de conduire. Selon la gravité du dépassement, ces sanctions deviennent de plus en plus sévères et peuvent être complétées par d’autres peines pouvant aller jusqu’à un retrait de permis de conduire.

Un retrait de permis en raison d’un excès de vitesse est possible à partir du moment où le contrevenant roule 30 km/h au-dessus de la vitesse autorisée. 

Nous vous proposons de découvrir ici les situations entrainant un retrait de permis pour excès de vitesse et l’impact sur votre droit à conduire.

Quel excès de vitesse entraîne un retrait de permis ?

L’article R413-1 du Code de la route régit les limitations de vitesse sur les routes de France, hors ou au sein des agglomérations (en dehors de dispositions particulières prises par les autorités locales)

En 2023, tout dépassement de la vitesse autorisée entraîne une contravention et un retrait de points, même si le dépassement constaté n’est que de 1 km/h au-dessus de la limitation. Il faut cependant distinguer les excès inférieurs à 30 km/h et ceux au-dessus : 

 

Les infractions pour excès de vitesse inférieurs à 30 km/h : 

Que l’infraction soit verbalisée suite à un contrôle par les forces de l’ordre ou lors d’un contrôle radar, les sanctions porteront sur le montant de l’amende et le nombre de points retirés :

Excès < 20 km/h (si vitesse maximale autorisée est fixée à - 50 km/h)

Classe 4

135 €

-1

Points

Excès < 20 km/h sur toutes les autres routes

Classe 3

68 €

-1

Points

Excès de 20 à 29 km/h

Classe 4

135 €

-2

Points



Les infractions pour excès de vitesse supérieurs à 30 km/h : 

Les sanctions continuent d’évoluer par palier et les automobilistes qui roulent 30 km/h ou plus au-dessus de la limite de vitesse autorisée s’exposent à un risque de retrait de permis, en plus de peines d’amende et de retrait de points. En effet, cette catégorie d’infraction au Code de la route est jugée par un tribunal.

Excès de 30 à 39 km/h

Classe 4

135 €

-3 

Points

Suspension de permis possible
Excès de 40 à 49 km/h

Classe 4

135 €

-3 

Points

Suspension de permis

+ Rétention immédiate (si contrôle routier)

Excès de + de 50 km/h

Classe 5

1500 € max

-6

Points

Suspension de permis

+ Rétention immédiate (si contrôle routier)


Qu'est-ce que la rétention du permis de conduire

La rétention du permis de conduire est une sanction immédiate qui va empêcher le contrevenant à prendre le volant pendant une certaine durée. 

Au cours d’un contrôle routier, un excès de vitesse de plus de 40 km /h va obliger le conducteur en infraction à remettre en main propre son titre de permis de conduire, en échange d’un avis de suspension. Cette interdiction prendra effet immédiatement, pour une durée de 72h maximum (ou 120 heures en cas de conduite en état d’ivresse ou sous l’emprise de stupéfiant). 

Le conducteur ne pourra donc pas reprendre son véhicule, même si son domicile ne se trouve qu’à quelques kilomètres. Si aucun autre conducteur n’est présent dans le véhicule et en possession d’un permis de conduire valide pouvant repartir avec le véhicule immobilisé, il sera mis en fourrière.

Cette période de 72 heures a pour objectif de permettre au préfet ou au sous-préfet de juger de l’importance de l’infraction et de définir des sanctions à suivre. 

Dans le cas où aucune sanction ne serait prononcée, le conducteur pourra récupérer son titre de permis de conduire 12 heures après la fin de la période de rétention.

Dans le cas contraire, des sanctions, dont une suspension de permis, vont être prises.


Suspensions administratives et judiciaires : quelles différences ?

Une première notification de la suspension : la suspension administrative 

  • Le préfet ou le sous-préfet décident de sanctionner le contrevenant

  • Un arrêté sera notifié au conducteur : directement s’il se rend au service indiqué sur l’avis de rétention ; ou par recommandé AR.

  • La préfecture ou la sous-préfecture du lieu d’habitation du conducteur récupère le titre du contrevenant et le conserve pendant la durée de la suspension

  • La suspension est généralement de 6 mois. Elle pourra être de 1 an pour certaines infractions :      

    • accident de la circulation avec un décès ou un dommage corporel d’une des victimes ;

    • atteinte involontaire d’un des blessés pouvant conduire à une incapacité de travail totale ou partielle ;

    • conduite en état d’ivresse ou sous l’emprise de stupéfiant - ou le refus de se soumettre aux tests de dépistage d’alcool ou de drogue ;

    • délit de fuite ;

    • en cas d’utilisation en main d’un téléphone portable associé à d’autres infractions (excès de vitesse, non-respect de priorités…) ou dans le cadre d’un accident mortel.

À noter : pas de permis blanc possible (c’est-à-dire de permis aménagé pour la conduite dans le cadre du travail) pendant la durée de suspension administrative

Pendant ce temps de suspension, le dossier du contrevenant est transmis au tribunal correctionnel. 


La suspension judiciaire est prononcée par un juge

  • La durée de la suspension peut-être de 3 à 5 ans.

  • Ce jugement intervient à la suite d’une suspension administrative, mais pas uniquement. En effet, en cas d’infraction qualifiée de délit, le juge sera saisi et sanctionnera directement.

  • L’automobiliste ayant commis l’infraction sera convoqué au tribunal.

  • La suspension judiciaire de permis de conduire pourra être prononcée comme peine principale, mais également comme peine complémentaire ou comme peine de substitution à une peine de prison.

  • Elle peut être assortie d’un sursis : le permis ne sera retiré qu’en cas de nouvelle infraction dans un délai de 5 ans.

  • Le passage devant le juge est peu fréquent pour les excès de vitesse de 30km/h ou plus ; mais ça le devient lorsque le dépassement est de 50 km/h ou plus.

  • Les sanctions du tribunal peuvent uniquement valider les sanctions administratives, sans peines complémentaire
À noter : la sanction imposée par le juge en matière de suspension de permis de conduire se substituera à la décision administrative.
Exemple : une suspension administrative de 6 mois effectuée + une suspension judiciaire de 12 mois = 12 mois de suspension au total ; et non 18 mois.

Dans les deux cas, le conducteur peut être accompagné par un avocat spécialisé pour le représenter et l’aider à comprendre les décisions de justice.


Récupérer son permis après une suspension pour excès de vitesse

Toutes les démarches pour récupérer votre permis de conduire devront être effectuées dans la préfecture de votre lieu de résidence, même si l’infraction a été commise dans un autre département.

À noter également que vous devez effectuer les démarches de votre côté. Il n’y a pas de procédure « systématique ».

            1. Prendre un rendez-vous pour une visite médicale auprès d’un médecin agréé par votre préfecture. Cette visite est à réaliser avant la fin de la période de suspension (environ 1 mois avant)
            • La liste est disponible auprès de votre préfecture

            • Le coût de la visite est à votre charge (36€)

            • Un avis favorable est obligatoire pour pouvoir récupérer votre permis

            2. Si votre permis a été suspendu plus de 6 mois, vous devrez également réaliser des tests psychotechniques AVANT la visite médicale, dans des centres agréés, également disponibles auprès de la préfecture

            3. Pour récupérer votre titre de permis de conduire : 

            • Rendez-vous directement dans votre préfecture SI la suspension est inférieure ou égale à 1 mois

            • Dans les autres cas, sur le site de l'ANTS, en fournissant tous les documents demandés. Dans ce cas, votre permis vous sera envoyé directement à votre domicile.

            • Le coût de cet examen psychotechnique est de 100 € environ

            Attention : en cas de conduite en état d’ivresse, sous l’emprise de stupéfiant ou en cas de récidive pour excès de vitesse, la visite médicale auprès d’un médecin agréé ne sera pas suffisante. Vous devrez effectuer une visite devant une commission médicale départementale qui pourra vous demander des examens complémentaires (comme une prise de sang ou une analyse d’urine par exemple).

            À noter : vous pouvez effectuer un stage de récupération de points pendant votre période de suspension

            Cela vous permettra de récupérer jusqu’à 4 points sur votre permis de conduire qui seront crédités au moment où vous récupérerez votre titre.


            Je trouve un stage de récupération de points près de chez moi


            commentaires ( 0 commentaires)

            commentaires ( 0 commentaires)

            Il faut vous connecter pour commenter les articles

            Certificat d'examen du permis de conduire : quelle validité ? (CEPC)